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Catégorie : École

La saga de la rénovation de l’école Ferdinand-Buisson

Ouf, ce projet devient enfin réalité et nous nous en réjouissons ! Malgré d’importantes réserves et critiques, nous avons à chaque étape du projet émis des votes favorables en conseil municipal. Mais, nous avons aussi régulièrement constaté l’absence de concertation lors de l’élaboration de ce projet structurant pour l’organisation de nos écoles.

L’article consacré à la rénovation du groupe scolaire Ferdinand-Buisson dans le dernier Mag de la ville (septembre- N° 12) est truffé d’inexactitudes et surtout de non-dits relatifs à ce projet qui a connu beaucoup de turpitudes.

Une réalisation coûteuse au plan capacitaire : 15,5 M€ pour seulement 8 classes supplémentaires

Non, le projet n’a pas été lancé fin 2016 ! C’est le 14 décembre 2015 que le conseil municipal a souhaité « s’engager dans la restructuration du groupe scolaire Ferdinand-Buisson et la réhabilitation de locaux associatifs dits « école Joséphine » … et a sollicité une subvention auprès du Conseil départemental dans le cadre du contrat de territoire (2012-20215) d’un montant de 4 376 081 € ». A ce stade le coût estimé du projet était de 4 672 000 €.

A noter que la demande de subvention a été adoptée 17 jours avant la date de clôture du dépôt des dossiers de demande de subventions. Il s’est dit à l’époque que le dossier avait été bricolé en toute hâte pour que la ville ne perde pas cette subvention que Madame Spicher-Bernier n’avait pas demandée au cours de son mandat, la réservant pour financer la piscine qu’elle nous promettait. Mais c’est Eric Mehlhorn qui lui succède en 2014…

Deux années plus tard, le 20/12/2018 le conseil municipal apprend que « l’intégration au projet de l’école maternelle Paul Bert comporte un intérêt supérieur à celui de l’intégration au projet de l’école Joséphine ». Avec l’option de » huit salles de classes et / ou salles d’activités supplémentaires » le nouveau scénario est estimé à 7 280 721 €. Le transfert des classes de l’école Kennedy et la réhabilitation de l’école Joséphine sont abandonnés et c’est l’idée de permettre ainsi l’agrandissement du collège Paul Bert sur l’enceinte de l’école maternelle qui l’emporte probablement à la demande du département dont Éric Mehlhorn est un des élus.

Puis, les dérives financières se succèdent :

  • En 2019 : le coût s’établit à 10,9 M€ car « la première estimation ne portait que sur les bâtiments et il y a tout le reste » nous explique-t-on.
  • En 2020 : Éric Mehlhorn, encore maire, après l’échec d’un premier appel d’offre rajoute 3,6 M€ ce qui porte le projet à 14,5 M€.
  • Lors des 15 mois de mandat de Jean-Marc Defrémont la facture reste stable : la première tranche de travaux se termine fin octobre 2021.
  • Et stupéfaction, en 2022 pour terminer la seconde phase, M. Alexis Teillet nouveau maire affiche une nouvelle hausse de 1 M€ dont 110 000 € de bitumage de la cour de l’école élémentaire et 336 000 € de révision de prix prévue au marché !

15,5 M€ pour seulement 8 classes de plus, cela fait quasiment 2 M€ par classe : probablement les classes les plus chères de France ! Certes, l’ensemble du groupe scolaire est rénové avec l’agrandissement des salles de restauration, une mutualisation de l’office et le maintien de salles pour les activités périscolaires, mais en terme capacité d’accueil de nouveaux élèves le coût dépasse l’entendement.

Et ce n’est que le coût direct car il ne faut pas oublier en coût indirect les pertes de subventions départementales du fait de la durée du projet (7 ans).

La subvention de 4 376 081 € a été obtenue dans le cadre du contrat de territoire départemental adopté le 02/07/2012 par la majorité de gauche – avec Jérôme Guedj comme Président – auquel les villes pouvaient souscrire jusqu’au 31/12/2015. Mais la commune ne pouvait pas solliciter d’autres subventions tant que cette dernière en cours n’était pas consommée (clause départementale). En conséquence Savigny-sur-Orge n’a rien obtenu du département depuis 2016 alors que ce dernier -passé à droite – a lancé le PRI (plan de relance de l’investissement en 2015-2016) et les contrats de partenariat à partir de 2018 dotés respectivement de 19 M€ et de 25 M€ par année. En 2021 ce sont de nouveaux dits « contrats Terres d’avenir » destinés à cofinancer des projets intégrant transition écologique et / ou numérique qui sont lancés (212 M€ sur 6 ans). Espérons que Savigny-sur-Orge, quatrième ville de l’Essonne, pourra enfin obtenir la part qui lui revient. Il reste aussi à négocier la cession des surfaces de l’ex-école maternelle Paul Bert au département pour agrandir le collège.

Un choix contestable en termes de répartition de nos écoles sur le territoire et une école déjà inadaptée aux exigences du 21ième siècle.

Une école mastodonte dans un quartier déjà très encombré du fait de la gare, du collège et des deux grands lycées, accueillant des élèves éloignés est contestable. En termes de carte scolaire, notre préférence était la création d’une nouvelle école pour constituer un groupe scolaire maternelle / primaire à Champagne (Aimée Leclerc). L’objectif premier d’une carte scolaire est de limiter la longueur les déplacements des familles et des élèves.

Ensuite, le risque d’insécurité est permanent avec des entrées et sorties sur une avenue Charles de Gaulle très encombrée et avec un vrai trottoir situé d’un seul côté (heureusement il a été élargi).

Une école maternelle, pour des enfants de moins de 6 ans, sur trois niveaux n’est pas optimal. De plus, le nouvel ensemble du fait de sa conception semble ne pas répondre aux nouvelles pratiques pédagogiques et aux enjeux futurs :

  • Pourquoi une seule salle informatique pour 350 élèves et une seule connexion internet à la bibliothèque ? Un pôle informatique par classe avec une dizaine de connexions serait préférable tout comme un câblage de toutes les salles.
  • Pourquoi les professeurs ne disposent pas de bureaux équipés en informatique pour travailler sur place et en équipe.
  • Pourquoi il n’a pas été prévu des locaux pour que les enseignants puissent recevoir les parents ?

Bref, la conception de cette école date du siècle dernier : des salles de classe indépendantes desservies par des couloirs rendant impossible la mise en place de ce qui est fixé comme objectif, à savoir la pédagogie différenciée, l’interdisciplinarité.

Un travail plus collectif entre tous les élus et les services, en concertation avec les enseignants et les parents, aurait permis l’émergence d’un meilleur projet.

Jacques SENICOURT